Faisons-les rêver.

26 Mai. / 2025

Rêver, c’est transformer la fatalité en opportunité

Baisse progressive et continue de leur niveau de bonheur depuis 2006, sentiment de confiance en l’avenir en berne, problèmes d’anxiété, solitude, les jeunes, lorsqu’on regarde les statistiques, ne vont pas très bien. Et voilà que s’ajoute les chiffres de l’Indice d’Humanité. Les moins de 30 ans affichent l’indice de bonheur le plus faible, mais aussi, ce sont eux qui évaluent le plus faiblement l’humanité de leur société et, conséquemment, leur propre niveau d’humanité.

Mais comment pourrait-il en être autrement avec tout ce qu’ils voient, ce qu’ils lisent et entendent. Que cela provienne de leurs parents, de leurs professeurs, de leurs réseaux, de leurs dirigeants ou élus, le discours est toujours le même : négatif et démotivant.

Au fil de mes rencontres avec les jeunes, j’ai constaté une chose fondamentale. Ils ne rêvent plus. Nous ne les faisons pas rêver, nous les assommons. Pourtant, l’état actuel de la société et du monde ne représente-t-il pas la période idéale pour rêver d’un monde meilleur, pour accomplir des choses inédites? Ce n’est pas lorsque tout va bien que l’on rêve de changer des choses, d’améliorer notre sort et celui de la société. C’est plutôt l’inverse. Et il y a tant à faire.

Mais non. Les rabat-joie que nous sommes leur font fait vite comprendre qu’ils n’auront pas les mêmes chances que nous, qu’ils devront travailler dur, qu’ils peineront à atteindre leurs buts, que les embûches se pointeront à chaque coin de rue, bref, que leur vie ne sera pas celle que nous avons eue. Mais, qu’est-ce qu’ils en ont à foutre de nos vies? Pourquoi seraient-elles, ces vies, le modèle pour les leurs?

Au fil des dernières décennies, nous avons oublié un élément fondamental. Le rêve. Peut-être parce que nous ne rêvons plus, nous ne faisons pas rêver nos jeunes. Dommage, car il y a tant de causes, de combats, tant de possibilités dans de si nombreux domaines qu’au lieu de les magnifier, nous les étouffons. Probablement parce que ces causes et ces combats alimentent nos peurs, mais ce qui nous effraie peut représenter aussi un extraordinaire défi pour les plus jeunes.

Les plus vieux ont arrêté, souvent depuis longtemps, de penser « outside the box », mais peut-on laisser les jeunes rêver à leur tour? Leur présenter les choses non pas comme une fatalité, mais comme une opportunité. Les inviter à penser les choses différemment, plutôt qu’à les contraindre dans nos patterns et dans notre conformisme.

Encourageons-les à brasser la marmite et laissons-les rêver mieux.